Tel cet instantané où l'oiseau aux aguets, simplement accroché sur la branche de cerisier en fleurs, notre méthode relève plus de la "spontanéité naturelle" que des processus mentaux.
cérémonie des vœux 2023, dans la pure tradition "Budo"
L'équilibre physique et mental de tout individu passe par la centralisation abdominale (harageï ). Sur le plan physique, elle assure une meilleure coordination gestuelle, sur le plan psychique elle dissout les appréhensions et sur le plan de l'esprit ou du cœur elle relie les êtres entre eux (hara kara), et ces êtres avec l'ensemble du vivant ("kikaï tanden" ou "Océan du Ki").
Ce point unique situé au centre de l’abdomen inférieur (hara), à 2 ou 3 cm sous l'ombilic chez l'être humain, est qualifié de "centre terre" ("seïka tanden" ou centre de gravité) ou encore de "centre originel" ("seika-no-itten", foyer ancestral d'énergie, lieu où toute forme de vie prend naissance).
Ce point géométrique, psychique et spirituel est ainsi le centre où les lois du corps et de l'esprit se conjuguent. Il symbolise le fondement de toute "chose", comme notre premier kata ("Fudo no shiseï no kata") et notre 1° stade valeurs (titre de "Sho Mokuroku").
L'énergie universelle (KI) ou souffle originel (TE KOKYU) se manifeste dans la création selon la Loi du Tao en "matière -énergie" YIN (- -) et YANG (-), en "expiration-inspiration" (KO-KYU)…
Cette double polarisation rythme les cycles du vivant ou encore l’alternance des jours et des nuits, des saisons, le flux et le reflux des marées… ils sont la manifestation visible de cette puissance de vie invisible et pourtant bien réelle.
Par la prise de conscience de sa respiration le wajutsuka pourra s’accorder avec cette vibration universelle jusqu'à l’exprimer dans ses réalisations : « Kokyu-Ho, Kokyu nage »…
C’est donc par la pratique de la respiration diaphragmatique (Hara), enseignée dès le début de la pratique, qu’il s’harmonisera progressivement avec les puissances de l’univers (Wa).
Issu du chinois "wu shi dao" ou "voie du guerrier", le "Bushido" japonais s'est forgé et affiné durant toute son histoire féodale jusqu'à nos jours pour s'imposer progressivement sur l'ensemble de l'archipel comme une Voie de l'élévation de l'esprit et du corps.
Si initialement, la "voie de l'arc et du cheval" ("kyûba no michi") a connu plusieurs codifications, dont le célèbre "Buke Sho Hatto" au XVII° siècle (photo ci-jointe) le "Bushido" demeure plus une Voie qu'un code.
L'éthique chevaleresque des "Bushi" (guerriers, Samouraïs), constitué de vertus essentielles (les 7 plis du Hakama), s'est vu revêtir au fil du temps d'autres valeurs aussi pures, immuables et affûtées que l'acier de leur lame.
L'influence du shintoïsme (purification, rituels), du Zen (méditation, détachement) et du confucianisme (préceptes, moralité) l'ont doté de qualités hautement humaines et spirituelles.
Leur énumération demeure progressive et indivisible.
Le Bushido se vit de l'intérieur, si le wajutsuka désire progresser dans son Art, il se doit avant tout de vivre réellement le Bushido.
"La technique et le coeur ne font qu'un. Si le coeur n'est pas correct, la technique ne peut l'être." Hikitsuchi Senseï.